Après avoir travaillé en magasin comme employé polyvalent, Julien s'est formé au marketing digital avec et finit son alternance dans un leader du domaine de la santé. Il partage son parcours dans cet épisode !
Transcription :
Est-ce que tu pourrais te présenter et présenter ton parcours ?
Je m'appelle Julien, j'ai 31 ans. Je suis actuellement responsable marketing et communication dans un cabinet de conseil à Paris. Je suis toujours en alternance. Et mon parcours, pour le résumer brièvement, j'ai eu mon bac. Après mon bac, j'ai directement travaillé avant de continuer des études. Au lieu de faire une année de césure comme certaines personnes à l'étranger, moi, j'ai fait une sorte d'année de césure où je voulais directement me confronter au monde du travail. Et après ces 2 ans, j'ai commencé à suivre un cursus en informatique. J'ai commencé un peu à m'initier au code déjà dès le collège. Mais je m'étais rendu compte que dans le dur, dans le métier pur et dur, ce n'était pas forcément ce qui allait me plaire au quotidien. Donc, j'ai eu une grosse période de remise en question et une grosse période qui a duré des années. Et pendant ces années-là, j'ai découvert différents secteurs d'activité, différents métiers, jusqu'à arriver à ma reconversion. Puis j'ai commencé un peu à tout ce qui était le marketing digital et la communication et je suis toujours là. Ça me plaît beaucoup.
Donc, tu t'étais initié au code il y a quelques années, mais tu n'avais pas envie d'en faire un métier. Qu'est-ce que tu appréhendais dans ce milieu-là ?
Moi, c'était plus par passion. Ce qui m'a dérangé, c'est que j'étais beaucoup plus jeune et j'avais un aspect où je restais vraiment bloqué derrière un ordinateur. En tout cas, moi, c'est dans les expériences que j'ai eues. Manger du code toute la journée, ça m'avait vraiment fatigué, ça me plaisait plus. C'était vraiment viscéral et je me voyais pas continuer dans cette voie-là. J'ai eu des périodes de doute après, dans les années qui ont suivi, en me disant « Est-ce que j'ai fait le bon choix ou pas ? »
Mais là, je me rends compte que c'était le bon choix, mais je ne savais pas trop comment l'expliquer. Je sentais juste une gêne à ce niveau-là. J'ai pu en discuter. J'ai un de mes meilleurs amis d'enfance qui est développeur full-stack. Il a un très bon poste. C'est avec lui que j'ai appris d'ailleurs à commencer à coder dès le collège. Lui a continué vers cette voie-là, mais moi, je ne le sentais pas trop.
Et du coup, comment tu as découvert le marketing ?
Le marketing digital, je connaissais déjà de nom. Je savais à peu près ce que c'était, pas forcément dans les détails. Pour moi, c'était comment, par exemple, sur un site internet, on va vendre un produit, comment on va communiquer autour de ça ? Mes connaissances étaient très petites, mais là où j'ai vraiment découvert le marketing digital, c'est en commençant à passer des certifications en amont de ma reconversion. Pour la petite anecdote, j'ai travaillé dans un magasin bio. Ce qui est assez drôle, c'est que j'avais une partie où on agençait les produits en fonction des saisonnalités. Il y avait des flyers, des affiches, etc. Il y avait une communication, et je m'étais dit « Tiens, chouette, moi j'aimerais bien faire ça. »
Et en fait, je me suis rendu compte par la suite que c'était plus du merchandising, mais moi, j'avais l'idée que c'était de la com. Et donc c'est là où j'ai commencé à m'intéresser au marketing digital et à la communication. Et donc j'ai passé des certifications OpenClassrooms et je me suis rendu compte que c'était du merchandising, mais j'ai continué, parce que ça me plaisait aussi énormément et j'ai retrouvé tout l'aspect digital que j'avais perdu, que j'aimais beaucoup. C'est pour ça aussi que je faisais de l'informatique. J'avais perdu cet aspect-là et je l'ai retrouvé dans ce métier-là. Donc ça m'a énormément plu.
Et quel a été le déclic pour te lancer ?
Le déclic pour me lancer, ça a été les certifications surtout, parce que j'ai passé un peu moins d'une année, mais je voulais vraiment être sûr que ma reconversion allait être une réussite et que ça allait vraiment me plaire. Et donc ça a été beaucoup aussi d'apprentissage en amont afin d'être sûr. Beaucoup de questionnements, beaucoup de recherches aussi sur Internet, de discussions aussi avec des amis. Et en fait, le déclic, ça a été de me dire « OK, je vais me lancer, ça me plaît. » J'ai contacté OpenClassrooms, j'ai commencé en initial, j'ai bossé en un mi-temps à côté. J'ai vu que ça me plaisait et puis j'ai par la suite trouvé une alternance. Je suis toujours d'ailleurs dans la même entreprise depuis le début.
Donc c'est avec OpenClassrooms que tu as suivi une formation, puis une alternance pour te former ?
C'est ça. Je connaissais OpenClassrooms via le site du zéro, qui est l'ancien site. C'est là où moi, je faisais mes premiers tutos d'ailleurs. Il y avait tout un cheminement, finalement. J'ai envie de dire les planètes se sont un peu alignées. Et puis, je me suis rendu compte que les diplômes étaient reconnus par l'État. Et certains, il me semble, sont en collaboration avec des écoles physiques. Donc oui, effectivement, je suis resté dans cette lignée-là et j'ai été aussi accompagné par certaines personnes de chez OpenClassrooms, avec qui ça s'était super bien passé. C'était un long cheminement. Il y a eu des doutes, mais j'ai persévéré, j'étais déterminé. Et finalement, je vois maintenant, en fait, je vois un peu les fruits. Je commence à récolter petit à petit les fruits, justement, de ces investissements-là.
Tu parles de cheminement, de doute. Qu'est-ce qui a été le plus dur pour toi dans cette reconversion ?
Le plus dur, c'est d'ordre vraiment personnel. C'est à 28 ans, je me reconvertis. J'ai des amis autour de moi qui ont fait de grandes études, qui sont déjà dans leur métier, on va dire, de base, c'est-à-dire ils ont suivi une ligne directrice et sont allés tout droit. Le plus dur, c'est que j'ai un parcours déjà atypique. Donc, déjà, pour discuter de mon parcours et des questionnements même autour de moi, il y a des gens, ils n'y croyaient pas forcément. Donc, déjà, c'est un peu dur quand on a un entourage qui émet un peu des doutes comme ça. Et il y a aussi le fait de certaines personnes projeter justement le fait qu'eux, à 30 ans ou 28 ans, ils ne pourraient pas reprendre les études. J'ai eu cette partie d'entourage-là, mais ce n'était pas forcément méchant. Et donc ça a été compliqué, moi, de me faire confiance et d'écouter ma voix intérieure. Ça a été le cas, mais j'étais aussi très bien entouré par rapport à d'autres personnes. C'était un peu compliqué d'outrepasser ça, mais finalement, j'ai réussi quand même à me faire confiance. Et voilà, ça, c'était une des difficultés.
L'autre difficulté, c'est, j'ai envie de dire, c'est un peu de "rattraper" le retard, vis-à-vis d'une personne qui a suivi, par exemple, un Master 2 en communication et marketing, me dire, en fait, à 30 ans, lui, il a peut-être 5 ans d'expérience professionnelle après les études et a même peut-être eu des expériences d'alternance pendant ses études. C'était beaucoup aussi de périodes de travail pour "avoir les codes" assez rapidement et pour pouvoir vraiment devenir un professionnel aussi. C'était beaucoup de travail. Si je peux donner un exemple, quand je rentrais du boulot, j'écoutais des podcasts ou je regardais des vidéos. Je lisais beaucoup. Je voulais vraiment être en immersion.
J'ai fait ça pendant même plus de 6 mois. C'est là où j'ai mangé vraiment beaucoup de cours, de théorie, sur la communication et sur le marketing. Après, j'ai eu la chance d'être dans une entreprise où je suis directement en dessous de la présidente. Et j'ai pu aussi être directement confronté à mettre des stratégies très rapidement en place, sans avoir toute la théorie ou sans attendre 5 ans. Ça, ça m'a permis aussi d'évoluer vite et d'apprendre vite.
Ce qui t'a interpellé au début, c'était le côté merchandising. Aujourd'hui, avec le recul, qu'est-ce qui te plaît dans ton nouveau métier ?
Comme je l'ai expliqué, j'ai la chance d'être avec une présidente qui me laisse directement mettre en place des stratégies et des process. J'ai quand même assez de liberté et ça, c'est quelque chose déjà qui me plaît. Pour le métier en lui-même, ça va être vraiment toute la partie de création de contenus. Ça, j'aime beaucoup. Que ça soit visuel ou rédactionnel, c'est vraiment quelque chose qui me branche à fond. Et il y a aussi la partie d'être en relation avec toutes les parties prenantes de l'entreprise. Moi, typiquement, je suis aussi bien en relation avec la responsable financière, qu'avec des consultants, qu'avec des managers, qu'avec le responsable commercial, qu'avec la présidente. Et moi, c'est d'avoir cette vision-là d'ensemble qui me plait. Je fais de la communication 360, je fais en interne et aussi en externe, ce qui fait que j'ai tout l'écosystème de l'entreprise.
Quels liens tu peux tisser entre les expériences que tu as eues par le passé et ce que tu fais aujourd'hui ?
Déjà, le syndrôme de l'imposteur, je pense que moi, j'y ai été confronté. Maintenant, beaucoup moins. Mais c'est vrai qu'on se dit "pourquoi on m'a choisi ?" Par exemple, pourquoi mon employeur a pris ce risque-là ? Donc c'est vrai que au début, on ne voit pas tout de suite le rapprochement. Maintenant, moi, le métier que j'ai fait juste avant, il n'avait rien à voir. C'était un métier à mi-temps. J'étais préparateur de commandes livreurs pour reprendre des études. Donc c'était vraiment un métier alimentaire. Par contre, le rapprochement que je peux avoir, c'est quand on fait du code, moi, j'étais sur le front-end, il y avait toute la partie aussi créativité de site internet. Là, c'est des compétences que maintenant, je peux mettre vraiment en avant. C'est-à-dire que moi, c'est plus du no-code, voire low-code que je fais via des CMS. Ces compétences-là, que j'ai acquises dans le passé, je peux vraiment les mettre en avant dans le marketing digital et dans la communication. Et puis après, d'avoir aussi été dans différents secteurs d'activité et dans différents métiers, ça me donne aussi une vue d'ensemble sur le monde de l'entreprise.
J'ai n'ai aucune difficulté à parler avec des prestataires, à parler avec des agences de prod. Vu que j'ai eu plein de choses, j'ai parlé à plein de gens, j'ai fait plusieurs métiers, j'ai acquis en fait plein de soft skills à ce niveau-là et donc je me sens assez aussi à l'aise de faire de nouvelles choses parce que finalement, ça fait partie de mon parcours. La partie d'adaptabilité, je l'ai aussi eu parce que j'ai changé. Puis après, je voulais découvrir autre chose. Donc, je me suis beaucoup adapté à plein de métiers. Donc, ça, c'est une partie, c'est vraiment un rapprochement que je peux faire et qui peut servir au quotidien.
Quels conseils partagerais-tu aux personnes qui souhaitent se reconvertir dans le marketing ?
Déjà, pour la reconversion en tant que tel, je dirais d'écouter sa petite voix intérieure, de se faire confiance. Et pour tout ce qui est marketing, je pense qu'il y a une grosse partie d'aimer être informé de toutes les nouvelles technologies, toutes les nouvelles tendances, d'être à l'affut, par rapport aux actualités, parce qu'on peut le voir, le monde, il change. Il y a eu l'avènement de l'IA. C'est quelque chose qui a pu changer aussi la façon de travailler de certaines personnes. Il y a toute une partie, je pense, de s'intéresser à tout l'écosystème, même technologique. Ça, je trouve ça très important.